Chez la Bourgeoise d’en face. Juvisy (91). Episode #1/4

Une juvisienne attachée à son territoire a imaginé et ouvert un lieu atypique, (re)générateur de lien social, qui propose à ses adhérents de ralentir et de réapprendre à prendre le temps en milieu urbain. C’est un projet audacieux, doux dingue et follement créatif à l’image de sa fondatrice Florence Bouyer. Témoignage et portrait de Florence. Épisode 1/4

Episode #1 : C’est l’histoire… d’un territoire

Source / Crédits : Florence Bouyer. LBDF

« Chez la Bourgeoise d’en face est un lieu associatif atypique qui permet de lire, écrire, décorer, rêver, pratiquer, apaiser, rencontrer, manger, boire, … »

Florence Bouyer

Je suis arrivée à Juvisy en 1998. Petite fille, j’avais habité à Viry puis à Morangis et enfin à Savigny. Après un merveilleux détour par Paris pendant mes années étudiantes, la perspective d’élever un enfant ne s’entendait pas dans la capitale principalement pour des raisons environnementales et économiques. Juvisy était le parfait point d’équilibre entre mes racines et ma nature mobile, sociale, culturelle et urbaine.

« Juvisy était le parfait point d’équilibre entre mes racines et ma nature mobile, sociale, culturelle et urbaine  »

Florence Bouyer

C’est ainsi que j’ai habité rue d’Estienne d’Orves puis rue Jules Ferry puis encore dans la Grande Rue (rue piétonne) et maintenant rue Jean Jacques Rousseau depuis plus de 12 ans. Mon fils a appris à faire du vélo sans roulettes dans la Grande Rue. Nous avons imaginé et vécu nombres d’explorations fantastiques au Parc des Grottes et dans le Coteau des Vignes. Nous avons eu la chance de voir quelques trop rares temps une vache et des moutons au Pré aux Bœufs. Et quels bonheurs partagés entre amis que les pique-niques citoyens de la fin juin dans le Parc de la Mairie !…

Source / Crédits : Le Parisien/Laurent Degradi

A Juvisy, j’ai vu Zebda, Tryo, le Quartet Buccal, Dee Dee Bridgewater, et tellement d’autres. Je vais bientôt y voir Goran Brégovic… J’y ai partagé ma souffrance le lendemain des attentats de Charlie en allant chercher mes légumes à l’AMAP [1] et en découvrant les Travées ([NdR] salle communale dédiée aux activités associatives) illuminées de bougies respectueuses, j’y ai tissé des liens forts avec des hommes et des femmes qui sont devenus des ami.e.s. juvisien.ne.s, athégien.ne.s, draveillois.e.s, castel-virois.e.s..

« La vie, le lien social, l’action citoyenne, les relations, les amitiés, sont comme le vent et l’eau, leurs frontières ne sont pas celles que l’on peut figer sur une décision administrative   »

Florence Bouyer

Mon territoire ne s’arrête pas aux frontières des panneaux de la route. Les ruissellements que nous y subissons régulièrement et qui dévalent la N7 et engorgent nos réseaux saturés, le savent bien. La vie, le lien social, l’action citoyenne, les relations, les amitiés, sont comme le vent et l’eau, leurs frontières ne sont pas celles que l’on peut figer sur une décision administrative. C’est là leur puissance.

A suivre …

Prochainement : Episode #2 : C’est l’histoire… d’une respiration de vie


[1] AMAP : Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne ou de Proximité

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